lundi 13 juin 2016

Réviser la séquence sur Beckett

Le théâtre de l'absurde


Etymologiquement, absurde signifie "qu'on n'entend pas, inaudible, dissonant".
C'est Jacques Lemarchand qui utilise cet adjectif pour la première fois pour qualifier le travail de trois dramaturges : Ionesco, Beckett et Adamo.

La littérature absurde apparaît avant le théâtre de l'absurde. Pour Camus, le sentiment absurde naît lorsque l'homme qui veut comprendre le monde se retrouve confronté à l'absence de sens du monde et de l'existence (cf L'Etranger ou le Mythe de Sisyphe).

L'après-guerre montre avec une crudité violente le vide de sens de l'existence : la Shoah, et Hiroshima ont montré toute l'horreur dont l'homme est capable malgré des siècles de culture, malgré l'humanisme, malgré les Lumières.

Pourtant, les trois dramaturges ainsi désignés ont tous réfuté cet adjectif :

" On a dit que j'étais un écrivain de l'absurde ; il y a des mots qui courent les rues, c'est un mot à mode qui ne le sera plus.En tout cas, il est dès maintenant assez vague pour ne plus rien vouloir dire et pour tout définir facilement".    Ionesco.

"... je n'ai jamais été d'accord avec cette notion de théâtre de l'absurde"   Beckett

"Le mot théâtre absurde déjà m'irritait. La vie n'est pas absurde. Difficile, très difficile seulement."  Adamov.

Au contraire, Ionesco revendique un "Théâtre abstrait. Anti-thématique, anti-idéologique, anti-réaliste, anti-philosophique, anti-psychologique de boulevard, anti-bourgeois, redécouverte d'un nouveau théâtre libre".

En ce sens, on peut dire que le théâtre de l'absurde est un anti-théâtre : il se moque du théâtre traditionnel en faisant éclater l'intrigue, les personnages, l'espace et le temps.
Mais il puise aussi aux sources du théâtre comique en redonnant toute sa place au corps. A cet héritage, il mêle une nouvelle forme de tragique  qui provient surtout de l'incommunicabilité des hommes. Les limites du langage sont mises en cause.

Quelques exemples de pièces absurdes

Les 50 ans de Cantatrice chauve de Ionesco au théâtre de la Huchette



Une archive INA sur En attendant Godot




Dernière lecture analytique : l'épisode du chien.

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