samedi 6 juin 2015

La représentation de la guerre : des vases antiques aux mangas (1)

La représentation de la guerre a beaucoup évolué de l'Antiquité à nos jours.



Amphora phalanx Staatliche Antikensammlungen 1429.jpg
Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.
Ici, une amphore tyrrhénienne représentant la phalange : "une formation de lanciers lourdement armés conçue pour anéantir l'infanterie ennemie lors du choc" (définition Wikipedia). Les soldats sont magnifiés, leur posture révèle leur détermination et leur courage pour le corps à corps.
L'art antique célèbre les valeurs guerrières, dans la littérature comme dans la peinture. C'est le temps de l'épopée, de L'Iliade par exemple où les guerriers accèdent à une forme d'immortalité par leur courage et leur bravoure : on parle d'eux dans les livres. Homère reviendra sur cette louange dans l'Odyssée lorsqu'Ulysse, rencontrant l'âme des morts, entend la plainte d'Achille qui regrette sa vie et affirme qu'il aurait mieux aimé être un pauvre paysan sans fortune et sans gloire mais vivant plutôt qu'un glorieux guerrier mort.


Eugène Delacroix, Le Massacre de S cio (1824)

Eugène Delacroix - Le Massacre de Scio.jpg
Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.
Le point de vue adopté par Delacroix est celui des victimes : les Grecs ont été célébrés depuis la Renaissance dans les Lettres et les arts. Or, ici, ils sont soumis aux Ottomans, symbolisés par le cavalier à droite du tableau. Ici, rien d'héroïque chez les Grecs. Au contraire, ils sont affaiblis, dénudés, au sol, dans des postures qui suggèrent leur faiblesse ou leur mort. Nous remarquons la part importante des femmes et des enfants qui renforce le caractère pathétique des victimes (on se rapellera que dans la scène 19, la scène de l'incendie du bus, Nawal précise que le bus était rempli de femmes, d'enfants, de vieux). A l'arrière-plan, la même scène semble se reproduire.










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