vendredi 23 juin 2017

1ère L. Questions d'ensemble sur Montaigne.

Plusieurs articles sur le blog sont consacrés à Montaigne.
Quelques mots aujourd'hui sur les questions d'ensemble.



L'ombre de La Boétie dans les Essais.
Il s'agit de montrer l'importance qu'a eue pour Montaigne son amitié légendaire pour La Boétie. Pour l'histoire de leur rencontre, vous pouvez demandez à Wiki.
Comme vous, Montaigne a été fasciné par le Discours sur la servitude volontaire qui est, je vous le rappelle, un exercice scolaire, une dissertation à la manière de Plutarque. Il existe beaucoup de similitudes entre La Boétie et Montaigne, jusque dans leurs origines familiales et leurs études.
La dénonciation de l'asservissement des peuples fait par La Boétie dans son Discours est partagée par Montaigne : on peut le voir à la fin du chapitre "Des Cannibales" quand le chef indien s'étonne que tous obéissent à un "enfant".
D'autre part, Montaigne consacre tout un chapitre des Essais à l'amitié, quelques 20 ans après la mort de son ami. Pour lui, l'amitié n'est pas seulement la découverte des l'autre, c'est aussi la découverte d'un "moi" transformé par l'amitié. Cette vision était aussi celle de La Boétie. Montaigne résume leur amitié dans la très célèbre réponse à la question "pourquoi La Boétie " par "parce que c'était lui, parce que c'était moi", soulignant l'évidence de leur reconnaissance.
Enfin, les recherches récentes ont traduit les poèmes latins de La Boétie. Certains s'adressent directement à Montaigne et lui donne des conseils sur la vie, notamment sur la fidélité dans le mariage. Là encore, on en lit dans les Essais des échos lorsque Montaigne s'étonne de ne pas avoir trompé sa femme davantage.
Sur le plan politique, personnel ou moral, l'ombre de La Boétie plane donc bien dans les Essais. On peut lire l'oeuvre de Montaigne comme une tentative de poursuivre à distance la conversation qu'il avait avec son ami. Le lecteur serait alors un substitut de La Boétie.

La structure des Essais
Voir p. 287-290 de votre édition.

Gouverner selon Montaigne
Pour être un bon souverain, il faut agir en vérité et en morale.
Montaigne est aux premières loges dans les conflits politiques et religieux de son siècle : catholique vivant en terre protestante, homme politique auprès des souverains successifs, il partage l'opinion de La Boétie sur les tyrans. Qu'est-ce que gouverner pour lui ? C'est :
- être juste ;
- concilier la morale et l'utilité politique ;
- renoncer à la torture.
On peut se référer au chapitre "des cannibales" pour comprendre ce qu'est un bon Prince dans le miroir tendu par le chef indien : c'est celui qui fait preuve de courage et qui a le souci de l'autre.


Que-sais-je ?
La célèbre devise de Montaigne qu'il avait fait frapper sur une médaille. Voir dans votre édition p. 291-293.


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